
A la mort de leur père les laissant orphelines et héritières du moulin familial et de ses dépendances, Carole et Alix Brausch, décident de revenir sur les terres de leur enfance, pour retrouver l’âme du domaine et continuer à le faire vivre. Elle rencontre les habitants du village dont le très apprécié docteur David Farge. Mais la désapprobation villageoise et les médisances publiques leur pèsent. Quand elles reçoivent des appels et attaques anonymes, un cap est franchi : qui leur en veut ? Est-ce à cause du moulin ? Il n’y a que l’amour et la complicité de deux soeurs pour surmonter toutes ces difficultés…
Quelle agréable surprise pour ce premier roman bourré de machiavélisme, de suspens et de tension.
Avec cette magnifique couverture qui reflète parfaitement le paysage et le côté « rural » de l’histoire, Vanessa Chevalier signe ici un excellent premier roman noir !
Si j’ai bien accroché à cette histoire c’est bien grâce à ces deux sœurs, les Soeurs Brausch, réunies dans la demeure familiale dans les Pyrénées suite à la mort de leur père Antoine qui a succombé à une crise cardiaque. On va suivre Alix et Carole, dans leur quotidien, on est au plus près de leurs sentiments nostalgiques et de leurs impressions, elles vont évidemment se rendre compte que la demeure familiale est très convoitée, les alentours deviennent menaçants, les deux sœurs vont se sentir épiées, elles ne mesurent pas à quel point le danger est imminent.
Quand j’ai reçu ce roman, j’ai quand même eu un moment de doute, comment l’auteure allait maintenir mon intérêt avec une intrigue aussi simple ? Outre l’attachement que l’on a pour ces deux sœurs, avec chacune leur caractère bien distinct, il faut souligner la maîtrise narrative de Vanessa Chevallier qui a fait des choix déstabilisants. Avec L’enfant de la colère, c’est une belle prise de risque, il n’y a pas de faux mystères, elle nous dévoile au bon rythme, au bon moment certains éléments, ce qui donne du corps et du suspens à l’intrigue habilement menée pendant 500 pages qui sont sans concession.
J’ai vraiment été accaparée par ce roman, sans jamais l’envie de le reposer, agréablement prise par les secrets qui se dévoilent, le machiavélisme et la tension qui règnent à tous les chapitres, alors qu’ il y avait très peu de chance que je le choisisse en librairie par le manque d’originalité du résumé. Et pourtant, dans les décors si sombre de ce moulin, et des passages qui nous interpellent, nous sommes bien dans un roman noir, bien écrit, et surprenant pour un premier ouvrage. L’écriture est vraiment agréable à lire, tout en finesse, elle est plus qu’aboutie, il y a une légère touche sensible mélancolique qui manque parfois à certaines intrigues pour les parfaire à mes yeux.
Ne vous fiez pas à la couverture, foncez sur ce roman si vous aimez les intrigues bien tissées, où l’auteure prend le temps de vous attirer vers les esprits les plus retors !
Une fois n’est pas coutume je vais remercier chaleureusement l’auteure pour m’avoir proposé ce roman qui est paru en 2020 et dont le prochain Anamnèse est bien sûr attendu en mai avec impatience !
L’enfant de la colère, Vanessa Chevallier, Editions de Borée, mai 2020
Extrait : Comme je regrette, en cet instant, de ne pas avoir su que c’était alors mon dernier moment de bonheur, de vrai bonheur, le pur, l’ardent, celui qui remonte de l’enfance ! Comme je regrette de ne pas avoir compris qu’en réalité je prenais sans le savoir congé de mon moulin ! Mon moulin qui m’appelle parfois, les nuits où je ne trouve pas le sommeil, et dont il me semble entendre le long murmure de l’eau contre les pierres.
Merci pour la découverte. Je suis convaincue, un roman de plus dans ma liste d’envies !
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Un de plus susceptible de te plaire en effet ! Je ne vais pas attendre trop longtemps avant de lire le prochain c’est certain 😊
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Je ne connais pas l’autrice mais pourquoi pas ? en tout cas, ta chronique donne envie de découvrir ce livre, merci.
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