
Un meurtre, huit témoins, pas un ne se souvient de ce qui s’est passé. Elle voudrait tout oublier.
Ils donneraient tout pour se souvenir…Au cœur de Memory, une clinique spécialisée perdue dans la montagne et la forêt, un patient est retrouvé pendu. Un suicide qui a tout l’air d’un meurtre déguisé : huit personnes ont assisté à la scène. Un homme mort. Huit témoins. Un huis clos. La combinaison parfaite pour une enquête vite résolue… C’est sans compter sur l’amnésie bien particulière dont souffrent les résidents : leur mémoire n’excède pas six minutes. Ils ont vu, mais ils ne se souviennent pas. En plein deuil de son père adoptif, Jeanne Ricœur, jeune inspectrice de police, hérite de cette affaire impossible. Elle découvre une communauté à part, celle d’étranges victimes de la vie à la mémoire brisée, au quotidien hanté de post-it et de mémos. Tandis qu’elle essaie désespérément de reconstituer le puzzle du drame, ses propres démons refont surface… Mais bientôt, on la menace. Qui veut l’assassiner, et pourquoi ?
Voilà typiquement le genre de lecture agréable même si je sais qu’elle ne me marquera pas par son ambiance ni par son histoire. En relisant le résumé je m’aperçois finalement qu’il n’est pas si trompeur. Le cœur de l’histoire se déroule bien dans une clinique spécialisée où les patients ont des troubles de la mémoire à court terme. Le problème ne vient donc pas du résumé mais de l’interprétation que l’on en fait et en tant que lectrice de thrillers je suis conditionnée par les histoires frissonnantes à huis clos. On en est loin avec Memory.
Comme souvent, c’est le personnage principal qui a sauvé ma lecture, l’auteur a pris soin de développer Jeanne Ricoeur et son passé tourmenté dans sa première partie, il faut donc être patient avant d’arriver au cœur de cette clinique… Et c’est là où j’ai vite compris qu’il fallait que je revois mes attentes sur le sujet de la mémoire qui est ici développé de façon trop didactique à mes yeux, on apprend beaucoup de choses, mais pour moi il n’est pas vraiment exploité au cœur de l’histoire, encore une fois c’est une question de parcours de lecteur et de dosage.
Même si j’ai trouvé l’histoire un peu éparpillée, qu’elle manquait de tension dans cette ambiance glaciale en deuxième partie, il n’en reste pas moins que l’auteur a le sens de la narration et un style relativement agréable. L’intrigue reste solide grâce à Jeanne Ricoeur et si l’intérêt ne faiblit pas durant les 300 pages lues en quelques heures c’est bien grâce à elle, et ce, dès les premières pages.
Memory n’est pas un huis clos frissonnant certes, mais ça reste un bon puzzle bien foutu à assembler, avec ce sujet toujours aussi fascinant qu’infini de la mémoire qui vient pimenter la complexité de l’enquête.
Je le classerai davantage dans un policier aux allures de huis clos que dans un thriller frissonnant comme nous les connaissons.
Alors avis aux enquêteurs en herbe, peut-être que Memory vous séduira, tentez-le.
De mémoire, je n’avais pas encore lu cette idée originale qui réside dans un meurtre devant 8 témoins qui ne se souviendront jamais de ce qui s’est passé… À moins que je l’ai oublié…
Memory, Arnaud Delalande, Editions Cherche Midi, janvier 2021
J’aime bien l’idée de témoins avec une mémoire défaillante, histoire de bien corser les choses !
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L’idée est vraiment pas mal, mais on s’éloigne un peu vite je trouve et c’est dommage…
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