
Résumé
La jeune Maya, une rousse sulfureuse, tombe en panne un soir d’été devant la grille de la Giraudière, un manoir perdu en pleine campagne tarnaise. Elle y est accueillie. Mais, à peine installée dans cette étrange demeure où vit la famille Rascol, la » belle aux yeux de chatte » va jouer de sa séduction pour exacerber tous les conflits latents. Aucun membre de cette grande fratrie n’échappera à son emprise. Quelques jours plus tard, elle disparaît de façon subite et inexpliquée… Avec les taches de sang laissées sur le tapis et les murs, sa chambre a tout d’une scène de crime. Qu’est-il advenu de Maya ?Après Sans mon ombre (l’Archipel, 2019), Edmonde Permingeat revient avec un polar où jalousie et vengeance distillent un suspense angoissant
Comédie ou thriller psychologique ?
Je découvre Edmonde Permingeat avec son sixième thriller psychologique, un huis clos familial qui nous plonge dans l’ambiance électrique de la famille Rascol digne d’une comédie, mais une vraie et bonne comédie à lire sans trop se poser de question.
La famille Rascol vit dans un manoir hérité du père Georges Rascol, chasseur de trésor en particulier celui des Mayas, lors d’une expédition au Guatemala tout ne se passe pas comme prévu, peu importe, tous les coups sont permis, il revient en France avec un magot inestimable.
À sa mort ses trois fils héritent du manoir : Stéphane l’aîné misanthrope, auteur d’un best-seller, Frédéric le cadet, snob, prétentieux grand lecteur du Figaro et enfin Clément, le benjamin de la fratrie, transparent, pataud, insignifiant.
Deux belles-sœurs : La superficielle vaniteuse et la naturelle s’excusant presque de son existence.
Des jumeaux inséparables et fusionnels Marion et Hugo. Et enfin le cousin Mathieu étudiant studieux en médecine, loin d’être charismatique.
Vous ajoutez à cela l’arrivée d’une bombe à retardement dans la famille : Maya, sulfureuse, au caractère ambivalent, et peu sympathique.
Malgré tous ces caractères vus et revus, vous obtenez le cocktail détonnant d’un page-turner avec du sexe, de la méchanceté, et du sang, beaucoup de sang !
Je crois que je n’ai jamais lu un thriller psychologique ou même un roman tout court qui réunit autant de stéréotypes dans une famille, autant de hasards heureux, comme celui où Marion et Maya ont passé en même temps l’agrégation de lettres, l’une est reçue et évidemment pas l’autre, ben voyons.
Et pourtant, je n’ai pas envie de donner l’impression que ce roman est raté. Vraiment pas, parce que tout fonctionne parfaitement, malgré les nombreuses situations risibles et le déroulé souvent prévisible, il est impossible de lâcher ces personnages que l’auteure malmène, même s’ils sont tous stupides ou font tout pour se retrouver dans des situations cocasses. La palme revient à Stéphane Rascol, la caricature de l’auteur raté est réalisée à la perfection, c’est diablement savoureux, l’auteure n’a pas dû aller bien loin dans son inspiration pour brosser son portrait désagréable et agaçant.
Ecrit dans le sang est loin de l’idée que je me fais habituellement d’un thriller psychologique, je crois que je n’ai jamais autant ri en lisant, j’ai eu l’impression de voir une comédie tragi-comique se dérouler sous mes yeux. La famille Rascol est très caricaturée, il n’en reste pas moins qu’ils deviennent vite familiers, les voir tomber au fur et à mesure dans un piège machiavélique est exquis et jubilatoire. Les défauts majeurs qui nous agacent sont la grande force de l’histoire.
Je ne regrette pas ma rencontre avec Edmonde Permingeat que je ne connaissais pas, je vais quand même me faire une autre idée avec ses précédents romans, il faut de l’esprit et de l’humilité pour proposer une histoire audacieuse comme celle-là, tant elle joue avec ses personnages autant qu’avec le lecteur !
Elle fait preuve d’un excellent exercice de style dans ce huis clos divertissant, finalement l’originalité ne résiderait-elle pas dans le fait de ne pas l’être ?
Vous avez deux heures.
Ecrit dans le sang, Edmonde Permingeat, Editions de L’Archipel,juillet 2020
Je remercie chaleureusement les éditions de L’Archipel pour leur confiance.
C’est chouette que le roman t’ait convaincue, j’avoue que mon avis est bien plus mitigé, le jeu sur les caricatures ayant fini par passablement me lasser et me faire passer à côté du roman même si je te rejoins sur le fait qu’il se lise très vite 🙂
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Tu n’es pas la seule et c’est un sacré risque qu’a pris l’auteure, je comprends que ça ait pu agacer, j’ai trouvé ça bien foutu, un bon moment de détente en tout cas 😅
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