Polar/thriller

Ils se marièrent et il y eut beaucoup de sang-Laurine Valenheler

Quatre amis séjournaient sur une îleL’un d’eux tomba de la falaiseEt il n’en resta plus que trois… (10)

Avec ce titre, on n’aurait pu croire à une manière de revisiter un conte… oui, mais un conte sombre et cruel. 

Plus qu’un polar, bien plus qu’une banale intrigue policière, ILS SE MARIÈRENT ET IL Y EUT BEAUCOUP DE SANG de Laurine VALENHELER, s’inscrit dans la lignée d’un roman noir profondément engagé.

Au cœur de l’hiver 2017, quatre ans après les débats sur le projet de loi « Mariage pour Tous », plusieurs couples d’hommes sont retrouvés morts en petite couronne de Paris. Sur les scènes de crime, la signature marque les esprits : entre les corps des victimes sont retrouvés des triangles de tissu, roses comme le symbole de la persécution des homosexuels sous le IIIème Reich.

Quand j’ai ouvert ce roman, je ne m’attendais pas à grand chose, dans le milieu de l’auto-édition actuelle (et pas celle d’il y a quelques années) on y trouve tout et n’importe quoi, n’y voyez pas de mépris mais un profond agacement quand je lis des premiers romans qui ne font que reprendre ce que leurs auteurs ont aimé dans leur parcours de lecteur en n’hésitant pas à utiliser la surenchère.

Alors certes, Laurine Valenheler fait partie de ces lecteurs qui aiment la littérature noire, je ne la connaissais pas avant de la lire, j’étais curieuse et aussi méfiante.

Il existe une fonction utile avant d’acheter un roman, celui de lire l’extrait et si je n’accroche pas, je passe à autre chose, ce qui est assez fréquent (90%) !

Elle m’a donc cueillie dès l’extrait, pour me relâcher 500 pages plus tard… je suis restée interdite par toutes les émotions de ma lecture, tant de pertinence et de colère qui découle de cette plume

Je pourrais vous parler du déroulé de l’intrigue, mais à elle seule, elle n’aurait aucune valeur, des thrillers avec des serial-killers j’en ai lus, et ce qu’il me faut c’est du sens à ma lecture, être bousculée, envahie par ce que l’auteur fait de son histoire, et peu importe si tout n’est pas parfait, je le dis souvent ce qui compte c’est le chemin que nous fait prendre l’auteur, et grâce à son style relativement soigné, délicat dans un bon niveau de langue Laurine Valenheler m’a fait prendre un chemin auquel je ne m’attendais pas.

J’ai aimé le soin qu’elle apporte à ses personnages, leur psychologie très présente est nécessaire pour développer le poumon de son histoire : L’homophobie. J’ai particulièrement aimé le fait qu’elle ne nous laisse pas croire à ce monde qu’on veut nous vendre, celui de la protection. Personne n’est protégé dès lors qu’il est différent au regard des autres, c’est le monde dans lequel on vit, celui du rejet, même au sein d’une corporation et c’est une hérésie de penser le contraire. Rien n’est édulcoré, rien n’est exagéré, malheureusement.

Je ne veux pas survendre le coté thriller, même si je l’ai lu en moins de temps qu’il n’en faut, chacun y trouvera son compte, tant dans la traque du serial-killer qui crée une source de tension et de bouleversement, tant dans l’intrigue policière originale comme je les aime avec une vraie prise de risque, non négligeable pour un premier roman.

Laurine Valenheler a tout compris. Son style qui m’a décollé la mâchoire dès les premières pages illustre parfaitement ce qu’exige la littérature noire. Ils se marièrent et il y eut beaucoup de sang est donc un thriller engagé, servi par une plume rare en auto-publication. 

J’ai pris une belle leçon, ce thriller est une petite bombe. Ne passez pas à coté !

Ils se marièrent et il y eut beaucoup de sang, Laurine Valenheler, auto-publication, 2019

Résumé 

Pour l’équipe de Maël Néraudeau et Yohann Folembray, lieutenants à la Section criminelle du SDPJ 94 et partenaires à la ville comme à la scène, le compte à rebours est lancé. Le mot d’ordre est sur toutes les lèvres, y compris celles de la presse : mettre la main sur l’assassin et enrayer la vague de folie meurtrière. Mais face à un criminel aussi obscur qu’imprévisible, les enquêteurs se retrouvent désarmés, et ce malgré l’appui d’un capitaine de la Brigade des crimes sériels de l’OCRVP venu se greffer à la section pour les assister. Le sadisme du meurtrier se révèle alors sans limite lorsque l’affaire prend un virage dramatique pour les deux coéquipiers et amants. Entre les plaies endormies qui se réveillent et la colère qui les déchire, affectant l’équilibre du groupe, le terrain est plus libre que jamais pour le Tueur au Triangle Rose, qui profite de la diversion pour passer à la vitesse supérieure et parachever son acte final…

8 commentaires sur “Ils se marièrent et il y eut beaucoup de sang-Laurine Valenheler

    1. Coucou Hedwige, il est rare de trouver cette qualité dans l’auto-édition actuelle où beaucoup d’auteurs misent plus sur leur popularité que sur les leur qualités narratives. « Ils se marièrent » est un roman que j’ai envie de défendre, pour tout le soin apporté à l’écriture, je l’ai lu en apnée tellement l’histoire est captivante… j’espère qu’il te plaira 😊

      Aimé par 1 personne

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s