Cannibalisme, cadavres dépecés, références mythologiques, langages codés,
un rébus macabre.
Résumé
Ils sont prêts.
Ils reviennent d’un lointain passé, d’une époque glorieuse.
Ils forment ce que Socrate et Homère nommaient déjà la race d’or.
Ils viennent sauver la terre, et les hommes qui peuvent encore l’être.
Pour les autres, ils n’auront aucune pitié.
L’heure du Grand Retour a sonné… et, pour le commandant Marc Brunier, celle de son ultime enquête. Une chasse à l’homme exceptionnelle à travers le monde et les âges.
36 000 ans avant Jésus-Christ. Une famille résiste au froid au fond d’une grotte de la péninsule Ibérique quand des hommes font irruption et massacrent les parents. Fascinés par la peau claire et les yeux bleutés du fils, les assaillants l’épargnent et l’enlèvent.
14 février 2020, Corse. Vannina Aquaviva, capitaine de gendarmerie à la section de recherche d’Ajaccio, découvre un charnier dans une grotte de Bonifacio. De son côté, la police retrouve un cœur en décomposition au pied d’un olivier millénaire du site préhistorique de Filitosa. Des scènes de crime similaires apparaissent sur d’autres sites de la préhistoire en Espagne puis en Angleterre.
Les premières analyses de la police scientifique sont stupéfiantes. Quelle est cette créature meurtrière dotée de capacités sidérantes ? Aux confins de l’Europe et jusqu’à la Russie des goulags et de Tchernobyl, une chasse à l’homme exceptionnelle commence à travers le monde et les âges, où l’on croise Homère, Socrate et son disciple Platon, Jésus et l’apôtre Jean, mais aussi Rabelais, Nietzsche ou encore le terrifiant Heinrich Himmler. Quel secret remontant à nos origines partagent tous ces hommes ? Après des millénaires de silence, une révélation est en passe de bouleverser l’équilibre même de l’espèce humaine…
Fabrice Papillon n’en est pas à son premier coup d’essai, son premier thriller Le dernier Hyver a d’ailleurs reçu le prix du meilleur polar des lecteurs de Points 2018, pour tout vous dire je ne l’ai découvert que très récemment.
Régression est donc le deuxième thriller de l’auteur que je lis en moins de deux mois, au risque de me lasser il est rare que j’enchaîne deux fois le même auteur dans un temps aussi restreint. Je ne pensais pas qu’il allait me capter aussi vite et ce, dès les premières pages, avec des événements aussi effroyables que saisissants, ce deuxième thriller se savoure comme le premier et aborde des thématiques bien différentes et toutes aussi essentielles.
Au delà de ses connaissances pointues de journaliste scientifique, l’art de nous faire traverser le temps et les époques, Fabrice Papillon s’amuse aussi à faire peur à ses lecteurs !
» Prenez les corps, faites-les bouillir dans une solution de soude () et détachez les chairs au bout de quelques heures. »
Cannibalisme, cadavres dépecés, références mythologiques, langages codés, l’enquête devient un rébus macabre !
Février 2020, un charnier est découvert dans une grotte de Bonifacio, retrouver de la cervelle dans un crâne jusque-là tout va bien ou presque, mais tout prête à croire que le responsable de ce charnier s’est offert un vrai festin, la cervelle est cuite. Troublante coïncidence, quelques kilomètres plus loin au sein d’un site archéologique, on découvre un cœur déposé dans un olivier, des symboles gravés sur un mégalithe, et des moutons ont été saignés et enterrés.
En quelques pages, nous sommes conditionnés l’enquête et les faits de grandes envergures nous plongent directement dans une atmosphère macabre.
Tout pourrait se ressembler et partir dans tous les sens avec n’importe quelle autre histoire se prétendant aussi ambitieuse, ce n’est pas le cas ici ; grâce à cette alternance passé/présent aucun chapitre non seulement ne se ressemble, ils restent captivants, tout est parfaitement posé et maîtrisé, pour ne pas dire millimétré.
La patte de Fabrice Papillon c’est aussi réussir à nous impressionner, faire vibrer notre âme de lecteur par les multiples figures historiques présentes dans Régression, des « détails » croustillants, Homère, Socrate, Nietzche, Rabelais…rien que ça et je ne vous dit pas tout.
D’ailleurs on ne peut pas parler de Régression sur un seul aspect, ce serait bien réducteur, le concept en lui-même est vertigineux, les thématiques scientifiques et biologiques liées à l’Homme, son évolution, et pour le coup sa régression…sont couplées à l’historique, c’est indissociable, tout se développe et se métamorphose et c’est une véritable prouesse.
Les deux romans de l’auteur peuvent se lire indépendamment, même si j’ai une préférence pour Régression et Vannina Aquaviva, personnage phare de cet opus, elle est une mazzera acciacatore une prophétesse qui n’est pas sans rappeler le mythe de Cassandre. Cette préférence aussi pour l’aspect scientifique qui en particulier a touché une corde sensible, parce qu’il y a bien plus que des théories depuis quelques années là dessus, l’épigénétique est un domaine fascinant et cela est très bien démontré parmi ces recherches et la documentation que l’auteur nous transmet d’une manière instructive, fictionnelle et divertissante avant tout.
J’ai découvert un auteur et son univers, qui s’installe tranquillement ces derniers temps dans mes découvertes les plus sûres depuis bien des années dans le paysage du thriller mêlant les sciences, les croyances, les origines et l’humain sans faux sensationnalisme.
J’ai sûrement dû oublier de vous parler de deux ou trois choses, on voudrait tout raconter de ses romans ce qui est impossible tant ils sont denses mais accessibles, aussi ambitieux que fascinants.
Régression commence donc au fond d’une grotte de la péninsule ibérique 36 483 ans avant J-C pour se terminer demain, un futur possible. Un thriller éclatant.
Régression, Fabrice Papillon, Editions Belfond, octobre 2019
Je remercie vivement les éditions Belfond pour cette lecture.
Quel plaisir de lire cet avis enthousiaste sur ce formidable roman !
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Merci Yvan, quand c’est aussi bon y a pas de quoi se brider 😊
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C’est ma prochaine lecture !
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Hâte de te lire !!
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