Prix Stanislas 2019 – le Prix Première Plume 2019 du Furet du Nord
Chaque année, à la mi-carême, se tient un très étrange Bal des Folles. Le temps d’une soirée, le Tout-Paris s’encanaille sur des airs de valse et de polka en compagnie de femmes déguisées en colombines, gitanes, zouaves et autres mousquetaires.
Réparti sur deux salles – d’un côté les idiotes et les épileptiques ; de l’autre les hystériques, les folles et les maniaques – ce bal est en réalité l’une des dernières expérimentations de Charcot, désireux de faire des malades de la Salpêtrière des femmes comme les autres. Parmi elles, Eugénie, Louise et Geneviève, dont Victoria Mas retrace le parcours heurté, dans ce premier roman qui met à nu la condition féminine au XIXe siècle.
C’est un des romans de la rentrée littéraire qui me faisait de l’œil et il est loin d’avoir des avis démesurés et pourtant il rencontre son succès et convainc ses lecteurs à sa juste valeur.
En 250 pages Le bal des folles nous présente plusieurs femmes avec leurs faiblesses, leurs désillusions mais surtout leur force sous la coupe d’un contexte patriarcal clairement assumé.
Lu en seulement quelques heures la plume et l’histoire m’ont embarquée avec Eugénie et Geneviève au sein de leur étroite relation, les émotions et la tendresse parfois qui se dégagent marquent encore mon esprit. Moi qui suis assez chiante dans les contemporains, celui-ci remporte largement toutes mes faveurs. Il sort complètement du lot grâce à l’angle pris par l’auteure et sa manière de flirter avec la littérature noire avec cette note de surnaturel liée à Eugénie et ses visions « voir des défunts est signe manifeste de folie ».
A travers ces personnages féminins elle aborde en légèreté la folie et la condition féminine de l’époque mais surtout celles que l’on considère comme des malades, des folles enfermées à la Salpêtrière.
« Elles ne sont plus que des épouses, des mères, ou des adolescentes, elles ne sont pas des femmes qu’on regarde ou qu’on considère, () elles sont des malades. Des folles. Des ratées. Et son travail consiste au mieux à les soigner, au pire à les maintenir dans des conditions décentes »
Un très bon primo roman qui se déroule à la fin 19ème siècle maîtrisé jusque dans sa chute, une écriture sobre et agréable qui mise aussi bien sur l’ambiance que j’attendais et ses femmes émouvantes, je suis vraiment convaincue.
Victoria MAS est une auteure à découvrir et à saluer par son audace, elle a le ton, on sent un travail soigné, recherché au service de son histoire et de ses « folles » qu’elle fait défiler…
Le bal des folles, Victoria Mas-Editions Albin Michel, rentrée littéraire 2019
bonsoir, je vais essayer de me le procurer en epub ou peut être me l’offrir (encore 1). je suis venue sur ton blog grâce à la publicité faite par ton amie qui organise un concours.
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Merci beaucoup !! J’espère que tu trouveras quelques lectures 😊
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