Bienvenue dans La Faim et la soif. 500 pages de frissons, de sueurs froides. Un thriller qui dénote.
Résumé :
Le mal ne connait pas de frontières.
Roumanie, décembre 1989. Le peuple prend les armes, décidé à se soustraire de la dictature de Ceaușescu. Tandis que Bucarest se voile de rouge, la Securitate – sa garde rapprochée – abdique devant ce désir de liberté.
Paris, juin 2015. Dans un appartement aux allures de chapelle, une femme s’est tailladé les veines. Avant de commettre l’irréparable, elle a cherché à s’arracher les yeux. Plus étrange encore, elle a laissé un paquet de feuilles froissées sur lesquelles est griffonné le même nom : Nosferatu. Un mot roumain qui renvoie aux non-morts, aux vampires et au Diable.
Quelques mois plus tôt, c’est un jeune Roumain sans papiers qui a été découvert dans un parking en construction. Vidé de son sang. Les organes volés, son corps à moitié dévoré.
Deux affaires en apparence distinctes. Et pourtant…
Pour Raphaël Bertignac, ancien journaliste d’investigation, un lien existe.
Cannibale, Diable, organes… des mots aux sonorités animales qui poussent Raphaël à mener l’enquête à Paris, à Prague, et jusqu’au tréfonds de la Roumanie.
Dans ces territoires interdits où plus rien ne répond à la raison. Il comprendra que sous les cendres de la révolution de 1989 et la chute de Ceaușescu est née une menace.
Intime. Cannibale. Sauvage.
La faim et la soif.
Je ne connaissais pas encore Mickaël KOUDERO, LA FAIM ET LA SOIF était une de mes priorités de lecture après avoir vu de bons échos, mais surtout j’ai beaucoup apprécié la façon qu’il avait à parler de son livre et de sa « construction » lors de certains retours sur les réseaux. J’ai profité de mes quelques jours de congés pour me plonger pleinement dans cette histoire où j’ai été ferrée dès les premières pages lorsque le passé et le portrait de Raphael Bertignac sont retracés très limpidement, ancien journaliste d’une revue d’investigation spécialisée dans les faits divers « Près de chez vous » jusqu’à aujourd’hui où il est nettoyeur de scènes de crime. Une personnalité intuitive, curieuse il portera l’histoire jusqu’à la fin.
À ses côtés, j’ai parcouru les recoins les plus sombres, j’ai côtoyé la folie et les déviances des hommes, à travers divers personnages, j’ai écouté ces récits glaçants racontant une Roumanie meurtrie après la chute de Ceausescu. J’ai appris que La Roumanie encourageait « fortement » les naissances, que plus elles étaient nombreuses au sein d’une famille plus celles-ci était valorisées, je vous laisse imaginer dans quelles conditions bien évidemment. C’est une chose que j’ignorais, et qui résonne particulièrement actuellement. Je me suis nourrie des recherches de l’auteur, j’ai bien eu du mal à me demander où s’arrêtait la part de fiction ou de réalité…
Je suis ressortie un peu vidée, tant c’est dense, riche en information et en documentation.
Jamais dans la violence extrême, parfois dans l’insoutenable, quelques passages peuvent heurter les âmes sensibles lorsque Raphael Bertignac affronte les méandres de certains réseaux les plus obscurs ; des Commerces du Diable à la théorie de la mémoire cellulaire des sujets passionnants, sombres où il n’est pas simple de s’extirper une fois mis le nez dedans, il se balade au gré de sa quête toujours mené par son fervent instinct et sa soif d’investiguer. Vidée, essoufflée par cette ambiance, ces crimes sordides qui vous collent à la peau, mais avec la satisfaction d’avoir lu un thriller maîtrisé, enrichissant, fouillé. Le résultat est au-delà de mes espérances.
Mickaël Koudero exploite des sujets passionnants et a pu faire ce qu’il voulait de son histoire, je l’ai suivi sans hésitation aucune. Il possède un style qui demande quand même une certaine disponibilité, l’histoire ayant une belle épaisseur peut paraître parfois complexe par une narration immersive et généreuse qui nous rend groggy, mais tout cela est vite rattrapé tant l’écriture est soignée, souvent belle dans toute sa noirceur.
J’ai beaucoup apprécié cette plume incisive pleine de pertinence en portant un certain regard critique sur la société, il nous interpelle et nous met en garde.
Je suis assez épatée par ce talent émergent, ce n’est que le deuxième livre de l’auteur ! Ce n’est pourtant pas dans mon habitude de faire des comparaisons, mais si vous avez adoré LA CONJURATION PRIMITIVE de Maxime Chattam, je doute que vous ne soyez pas conquis par LA FAIM ET LA SOIF proposant les mêmes saveurs…un thriller de haute volée.
LA FAIM ET LA SOIF, Mickael KOUDERO, Editions Hugo Thriller, 525 pages, février 2019.
Je remercie encore une fois les éditions Hugo pour leur confiance.
4 commentaires sur “LA FAIM ET LA SOIF – Mickaël KOUDERO- Editions Hugo Thriller”