Voilà 5 jours que j’ai fini BAD MAN de Dathan AUERBACH et je rame pour en parler. Parce que ce bouquin, pour être franche, je l’ai trouvé très spécial. Non pas que je n’ai pas aimé, bien au contraire la lecture a été très immersive, mais je suis encore en pleine réflexion sur cette histoire, ce qui est un gage de qualité chez moi. Mais je ne suis pas certaine d’avoir tout compris.
C’est une chronique compliquée à écrire, parce que ce style d’histoire se spoile très vite mais, j’ai envie de laisser les autres lecteurs se faire leur propre interprétation sur cette histoire anxiogène, partant parfois dans des délires bizarres où le réel et l’irréel parfois se mélangent, et se dissocient très vite, j’ai parfois dû relire certains passages pour comprendre ce que j’avais raté. Ce roman sera l’un des plus étranges que j’ai lus, il réunit deux sentiments que j’ai éprouvés : le glauque et la folie.
La disparition d’un enfant dans un supermarché reste une thématique facile et simple, mais l’auteur a pris le contre-pied en bâtissant un presque huis clos dans ce supermarché, dans une ambiance glauque et des personnages parfois au comportement suspect, je m’imaginais facilement moi avec eux dans cette atmosphère noire, avec des néons usés n’arrêtant pas de clignoter, il y a vraiment de quoi se faire son propre film.
Le personnage fort est Ben, le frère d’Eric qui a disparu, en plus de porter cette culpabilité (à raison) de la disparition de son petit frère, retrouver cet endroit 5 ans après est douloureux, ses traits psychotiques n’arrangent rien (je crois), ni à sa quête ni à mon malaise grandissant d’ailleurs.
Je ne sais pas si on peut parler d’invraisemblances dans ce texte, mais il y a certains points que je n’ai pas compris, au fur et à mesure de mes réflexions je me demande quel degré de lecture je n’ai pas réussi à saisir, tout vient de ce qu’on attend et de l’interprétation des différents moments clés de l’histoire. Certains passages sont ambigus et m’ont brouillé l’esprit. Cela prend un sens alors que l’histoire part dans l’autre. On pense qu’il ne se passe pas grand chose et pourtant… Il est difficile de remettre en cause le talent de l’auteur car BAD MAN c’est autre chose que j’ai déjà lu, d’autres sensation, un autre contexte. Le malaise grandit, c’est hypnotique mais surtout c’est vraiment anxiogène, j’insiste là dessus mais ce mot colle parfaitement !
L’auteur a une écriture singulière, un style plutôt brouillant mais qui se veut envoûtant à la Stephen KING avec un mélange de l’esprit de LYNCH, c’est une lecture qui mérite que l’on soit attentif, disponible.
BAD MAN possède de belles qualités pour être original dans ce registre, une saisissante quête qui mènent à une excellente chute mais encore une fois selon notre interprétation et nos attentes en début de lecture.
Il est donc difficile de ne pas vous recommander BAD MAN, une histoire à multiples sensations, une lecture que je ne suis pas prête d’oublier !
BAD MAN- Dathan AUERBACH- Edition BELFOND 21 février 2019- 448 pages- Traduit par Nathalie PERRONY.
Je remercie Netgalley et les Editions BELFOND pour leur confiance.
Résumé
On dit que, passé quarante-huit heures, les chances de retrouver une personne disparue sont quasi nulles. Deux jours pour ratisser les bois alentour, frapper à toutes les portes, remuer ciel et terre. Passé ce délai, l’espoir n’est plus permis.
Eric, trois ans, a disparu il y a cinq ans. Peu à peu, les affichettes ont jauni, les policiers se sont désintéressés de l’affaire, la vie a repris son cours dans cette petite ville désaffectée de Floride.
Pas pour Ben, le grand frère de la victime. Qui ne s’est jamais remis du drame. Qui a vu sa famille sombrer. Mais qui n’a jamais cessé ses recherches.
Recruté en tant que magasinier de nuit dans le supermarché même où Eric a disparu, Ben sent que les lieux ont quelque chose à lui révéler. Quelqu’un sait où est son frère, une personne qui prend un malin plaisir à se jouer de lui. Qui ? Le directeur qui n’a jamais collaboré à l’enquête ? Ses collègues auxquels il a accordé trop vite sa confiance ? Mais il y a plus que ça, une présence impalpable, diffuse, qui brouille ses pensées… Qui est ce bad man dont l’ombre inquiétante plane sur la ville ?
Merci pour l honnêteté de ton article, ça m arrive aussi de ne pas savoir comment en parler quand on ne sait pas trop comment interpréter certaines choses dans un livre. C est pas évident et tu t’en es super bien sortis au final !! Bises et merci à la publication de Séverine pour la pub 🙂 bises
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