Polar/thriller

La Coupure ~ Fiona Barton ~ Edition Fleuve Noir

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Je ne sais pas si cette chronique sera la dernière de l’année mais surtout ce sera un petit coup de cœur que je n’attendais pas, Fiona Barton se propulse en tête des polars les plus poignants que j’ai lus.

La coupure de presse : Découverte du corps d’un bébé

3 voix, 3 femmes.

Un polar qui ne laisse aucune place aux détails macabres, le talent de Fiona Barton se situe bien au dessus de cette catégorie.

Difficile de ne pas se sentir concernée, chaque femme, chaque voix fait écho.

Malgré les avis assez élogieux, la lecture de La coupure n’était pas en tête de mes livres à lire d’urgence, encore un polar/roman à suspens qui n’allait pas me laisser un souvenir impérissable dont beaucoup de lecteurs pointaient les longueurs de la mise en place de l’histoire. Encore une fois je me sens en décalage, je n’y ai vu aucune longueur, mais trois voix, trois femmes à qui on laisse la parole.

N’ayant pas encore lu son premier roman LA VEUVE je me suis laissée surprendre par le style de l’auteure, journaliste dans la vie Fiona Barton nous emmène dans une enquête journalistique, tragique et macabre.

Tragique par les voix de Emma et Angela. Emma qui dès les premières pages nous confie son mal être, sa difficulté d’apaiser ses angoisses, consciente d’avoir un époux qui la porte parfois à bout de bras « Il aurait du partir il y a des années. Je l’aurais fait, moi, à sa place, si j’avais du gérer mes angoisses un quotidien. () Au contraire, il reste tout près de moi comme un parent nerveux dont le seul but est de me protéger » . Emma devra faire face à la terreur qui l’envahit à la lecture de cette coupure de presse le 20 mars 2012.

Macabre par la découverte du squelette d’un bébé mais dont l’auteure se passera de détails scabreux orientant l’histoire tout en pudeur, en émotions tellement fortes et intenses qu’elles en deviennent même difficile à contenir.

L’enquête journalistique menée par Kate nous fait prendre conscience des revers et des différents pans d’une enquête aussi délicate à mener. L’auteure étant journaliste de métier, les détails amènent une vraie tonalité et un réalisme troublant. Ce qui ne fait que décupler les émotions, et nous saisir dès les premiers témoignages recueillis auprès des habitants de Howard Street.

Fiona Barton possède le don de raviver l’empathie en  brossant des portraits de femmes meurtries devant faire face au deuil d’une perte douloureuse, sans jamais basculer dans le pathos et sans jamais tomber dans l’horreur.  Ces maris  démunis  ne sont pas aux premières loges de ce roman et pourtant on arrive à saisir la place qu’ils occupent,  leurs portraits bien loin des  caricatures actuelles sont définis en toute discrétion, sans vision manichéenne.  Tout est en nuance chez Barton, c’est la vraie vie.

Difficile de trouver les mots, de parler de l’enquête en elle même, mais elle y est bien présente et le suspens superbement bien maintenu. J’ai lu ce livre en quelques heures, en apnée jusqu’à la révélation finale que je n’ai pas vue venir, c’est un des plus bouleversants polars que j’ai lus pour diverses raisons. La thématique de la maternité est bien le parti pris, mais c’est un polar mixte, qui n’a pas QUE vocation à être lu par la gente féminine, ni par celles qui ont enfanté. Il est là le talent de Fiona Barton !

LA COUPURE ~ Fiona Barton~ Editions Fleuve Noir 480 pages ~ traduit par Séverine Quelet.

Résumé

Quand quelques lignes en bas de la colonne des brèves révèlent la découverte d’un squelette de bébé sur un chantier de la banlieue de Londres, la plupart des lecteurs n’y prêtent guère attention. Mais pour trois femmes, cette nouvelle devient impossible à ignorer.

Angela revit à travers elle le pire moment de son existence : quarante ans auparavant, on lui a dérobé sa fille à la maternité. Depuis, elle cherche des réponses.

Pour Emma, jeune éditrice en free lance, c’est le début de la descente aux enfers, car ce fait divers risque fort de mettre son secret le plus noir à jour et de détruire sa vie à jamais.

Quant à Kate, journaliste de renom et avide d’une bonne story, elle flaire là le premier indice d’une affaire qui pourrait bien lui coûter quelques nuits blanches.

Car toutes les histoires ne sont pas bonnes à être publiées… Encore moins quand elles font resurgir des vérités que personne ne souhaite connaître.

La Coupure, Fiona Barton, Fleuve Noir.

10 commentaires sur “La Coupure ~ Fiona Barton ~ Edition Fleuve Noir

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