Prix Polar du meilleur roman francophone 2018 au festival de Cognac
Prix de l’Embouchure 2018 au festival Toulouse polar du sud
Je pense que je viens de lire une de mes plus grosses claques en matière de thriller cette année avec Le cheptel !!! C’est une p***** d’histoire qui prend racine au cœur de la Seconde Guerre Mondiale, je n’en reviens pas ! Céline Denjean n’à rien à envier à personne ! Chronique à chaud ou je laisse décanter ? Peu importe, les grandes lignes et une très grosse partie de mon ressenti ne m’ont pas quittée dès les premiers chapitres de ce livre qui fait tout de même presque 700 pages !!!Le cheptel rejoint les thrillers appuyés sur des faits historiques que je n’oublierai pas, rien que je ne sache pas. Mais la manière de raconter les différents récits m’ont passionnée et captivée ! J’use et abuse des « !!! » mais Le cheptel est à mon sens un de ces thrillers intelligents où la fiction se mêle à la réalité, c’en est déconcertant !
En réalité tu es une pétocharde Atrimen, parce que tu as peur de désobéir, de prendre une décision, ta décision…La plus grande des peurs est peut-être celle de remettre en cause nos croyances…
Céline Denjean a imaginé cette communauté qu’est le cheptel situé en pleine montagne au cœur des Pyrénées. Au delà des murs la réalité est inconnue, on comprend comment s’entretient la peur et le conditionnement intellectuel. Cette intrigue majeure est percutante de bout en bout, elle résonne d’une manière incroyable ! Même si on se doute bien qu’une telle communauté ne puisse vivre en totale autarcie à l’heure actuelle, ce qui se cache derrière ces murs n’en reste pas moins terrifiant et parfaitement plausible fût un temps. Elle entrecroise les récits passionnants, dont celui de Louis Barthes qui m’a particulièrement émue « Tu n’es pas Louis ! Mon fils est mort ! » . Voilà comment la quête de Louis Barthes est née, les paroles de sont défunt père lui reviennent en mémoire. Son destin qui s’est joué au Vél d’Hiv m’a profondément touchée. Juste en quelques pages, un témoignage sur l’élan de courage d’une femme héroïque sauvant deux innocents parmi tous les parqués au Vél d’Hiv, amène une émotion particulière entre l’incompréhension et la colère que l’on ressent face à cette rafle. Quelques pages je vous dis, mais juste assez pour que cela donne une dimension hors norme au récit. D’ailleurs l’absence de ce coté racoleur est à souligner, les détails glauques et sordides sur cette rafle n’y ont pas leur place. Je n’aurais eu de toute façon aucun plaisir à les lire pour un sujet sensible qu’on ne peut pas se permettre de traiter à la légère. N’oublions pas la tension du thriller dans une enquête où une jeune femme a été victime d’une chasse à l’homme. Au cœur de la cellule TEH – Trafics d’êtres humains- où les coupables demeurent redoutables et insaisissables, l’enquête va très vite prendre de l’ampleur, nos enquêteurs vont être confronter ce à quoi l’homme est encore capable aujourd’hui…
Comment expliquer ce coup de poing, ce sentiment que j’ai eu tout au long de ma lecture !? J’ai enfin renouer et retrouver le thriller que j’aime ! Je ne sais pas quoi vous dire d’autre pour vous convaincre de le lire, il y’a encore tant de choses à dire et de réflexions à faire sur ce bouquin qui fait près de 700 pages ! Mais je risque de vous dévoiler beaucoup d’éléments de l’intrigue qui m’ont abasourdie. C’est une histoire où tout s’enchaîne et les premiers maillons sont dans le résumé. N’envisagez pas de le lire si vous n’avez pas quelques heures devant vous. Il ne s’essouffle pas, il captive et monte en puissance jusqu’à la fin qui est parfaitement maîtrisée, ce qui laisse présager quelque chose de grande envergure en 2019 où je serai au rendez-vous le jour J !
Le cheptel est le premier thriller de Céline Denjean que je lis, il peut évidemment être lu indépendamment de La fille de Kali dont certains éléments refont surface dans l’intrigue, mais rien de spoilant cela m’a même donné cette envie irrépressible de le lire !
A l’heure où écrire un roman documenté sur tout et n’importe quoi est devenu un argument de vente, une demande de reconnaissance de son travail, Céline Denjean en toute modestie se contente de remerciements, et de quelques lignes sur la fiction de l’histoire. Mais quid de la documentation historique ? Heureusement d’autres ne se sont pas contenté de le remiser dans la catégorie « lu et apprécié » Le cheptel a reçu cette année deux prix : Celui du Meilleur polar francophone 2018 au festival de Cognac, celui du Prix de l’Embouchure au festival polars du sud il y’a quelques jours seulement. Ne passez pas à coté !
Le cheptel ~ Céline Denjean ~ Edition Marabout 17 janvier 2018 ~656 pages
Résumé éditeur :
Le corps d’une jeune femme est retrouvé en Lozère. Au regard des éléments qu’ils détiennent, les enquêteurs de la SR de Nîmes se forgent rapidement un avis : elle a fait l’objet d’une chasse à l’homme… Pour le capitaine Merlot, d’Interpol, les conclusions médico-légales placent cette victime dans une longue série. Les gendarmes nîmois vont alors apprendre à leur grande stupéfaction, qu’Interpol tente depuis vingt-cinq ans de démanteler un réseau de trafic d’êtres humains. Louis Barthes, notaire à la retraite, est à la recherche de sa sœur jumelle dont il ignorait l’existence. Ses démarches vont a peu à peu le faire remonter jusqu’à une poignée d’orphelins juifs dont la fuite vers l’Espagne s’est arrêtée dans les Pyrénées… Jeune adolescent de 13 ans, surdoué, Bruno passe des vacances dans les Pyrénées quand il tombe dans un dangereux torrent et est emporté par les flots. Il parvient miraculeusement à s’extirper des eaux tumultueuses, et cherchant de l’aide, découvre une communauté vivant hors temps et hors réalité dirigée par une grande prêtresse qui se fait appeler Virinaë. Trois fils que Céline Denjean tisse ensemble dans un suspens et une tension exceptionnels, et surtout avec sa remarquable maîtrise du récit révélée dans ses précédents romans.
Oula j’ai ce livre dans ma PAL depuis un an déjà.
J’aimeJ’aime