Polar/thriller

Black-out Les disparues de South Central ~ Cécile Delarue, Edition Plein Jour

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Si ces filles étaient blanches et étaient mortes à Berverly Hills, elles auraient fait la une des journaux, leur assassin aurait été trouvé une semaine plus tard 

Editions Plein jour

Résumé Los Angeles, années 1980. Le crack a envahi les rues de South Central, un quartier noir, le plus pauvre de la ville. Cinq ou six tueurs en série sévissent en même temps sur ce territoire abandonné de tous. Parmi eux, celui que la presse a surnommé le Grim Sleeper. Son premier meurtre date de 1985, son dernier de 2007. On lui connaît dix-sept victimes, dix-sept femmes noires. Seules deux d’entre elles ont survécu. Quand Cécile Delarue arrive à Los Angeles en 2010, il vient d’être arrêté. Mais c’est aux victimes qu’elle décide de s’intéresser. Elle s’immerge dans leurs vies, rencontre leurs familles, retrouve l’une des survivantes, et retrace avec elles et tous les autres protagonistes de l’affaire (policiers, magistrats, militants…) la longue traque du tueur.

Une plongée vertigineuse dans un pays en morceaux, où Noirs et Blancs, riches et pauvres vivent séparés, où la défiance ronge tous les liens. Un univers démesuré, livré aux monstres.

Après avoir travaillé pour France 2, TF1, BFM, iTélé ou 13e Rue, Cécile Delarue a tout quitté pour vivre à Los Angeles, où elle est journaliste indépendante.


Il s’appelle Lonnie Franklin Jr. Dit le « Grim sleeper »

« Pourquoi cet homme n’a-t-il pas été arrêté plus tôt ? Pourquoi tant de femmes noires sont-elles mortes à South Central dans les années 1980-1990 ? Comment cinq tueurs en série ont-ils pu agir impunément, en même temps dans le même quartier, pendant si longtemps. »

Cécile Delarue écrit une enquête journalistique saisissante et bouleversante.

Ce qui est surprenant c’est que je me suis vite rendue compte que ce témoignage ne serait pas abordé sous le même angle que ce qui est proposé habituellement. Il ne faut pas s’attendre à être plongé dans la psychanalyse ni dans l’histoire d’un sérial-killer. Lonnie Franklin, qui aura tué des jeunes femmes noires et les aura laissées pour mortes dans les caniveaux de South Central restera un monstre. J’ai été très surprise parfois même émue de voir que l’auteure, ne cessera de citer les victimes par leurs noms, celles dont leur disparition n’avait même pas alerté qui que ce soit se voient ici un livre qui leur est entièrement consacré. Ce récit tout en pudeur et avec beaucoup d’émotion parfois, ne m’a pas laissée indifférente.

Mais ce n’est pas que ca, Cécile Delarue a fourni un travail journalistique précis et saisissant de réalisme sur l’autre facette de LA.

Une personne noire aux Etats-Unis a toujours beaucoup plus de risques de mourir en rencontrant un policier que n’importe quelle personne d’une autre couleur

Los Angeles la ville où tout est possible, celle qui aura inspiré les premières séries policières, une des premières villes américaines avec son unité spéciale dédiée à œuvrer pour les dossiers non résolus, mais à LA si l’on est pas blanc on ne choisit pas d’habiter où on le désire. Le racisme est ambiant.

Quelques exemples sont effroyables il faut prendre garde à laisser ses mains sur le volant et ses papiers déjà en évidence en cas d’interpellation ou bien celle de la loi 14 votée en 1964 celle qui dit interdirait presque sous couverts de leurs droits aux propriétaires de louer aux noirs. Elle sera finalement abolie en 1966 mais aura eu le temps de laisser son empreinte dans les consciences…Finalement en 2018, à peu de choses près, est-ce que cela à changer ?

« Si ces filles étaient blanches et étaient mortes à Berverly Hills, elles auraient fait la une des journaux, leur assassin aurait été trouvé une semaine plus tard » 

Mené au rythme d’une enquête, Black-out nous plonge au cœur de South Central et nous saisit d’angoisse dans une société américaine dont on a pas toujours idée de ses faces cachées.

Il faut bien comprendre les motivations et l’envie de vouloir livrer un tel témoignage de Cécile Delarue, cela ne réside pas dans la psyché d’un serial killer ni dans la fascination que cela engendre parfois. Ici elle alerte sur un sujet compliqué à réaliser et à entendre, sur des faits qu’elle a pu elle même constater,des personnes qu’elle a pu rencontrer, journalistes, enquêteurs, famille des victimes…pour la mémoire de ces evanesced, toutes ces femmes qui se sont évaporées…

People. Power. Progress.

Auteur : Cécile Delarue Genre :Non fiction /enquête Editeur : Plein jour 31 aout 2018

240 pages

2 commentaires sur “Black-out Les disparues de South Central ~ Cécile Delarue, Edition Plein Jour

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