Il est impossible de ne pas entendre parler du dernier roman de Joël Dicker, je n’étais pas très pressée de le lire alors que j’ai dévoré La vérité sur l’affaire Harry Québert à sa sortie et Le livre des Baltimore.
Le peu de critique que j’ai lue sur ce dernier roman se sont malheureusement souvent avérées justifiées, mais elles ont aussi été à l’origine de ce craquage… j’ai pu lire : il était trop long, trop lent et surtout trop loin de La vérité sur l’affaire Harry Québert…voilà ce que j’avais retenu et préférant vérifier par moi même, je vous livre mon avis 🙂
Malgré toutes ces critiques, je l’ai adoré, voilà je ne peux pas vous dire autre chose alors que quasiment toutes ces critiques sont justifiées, c’est exactement ce qui a fait que j’ai adoré ma lecture ! Le polar prend beaucoup de place, l’enquête est constante, je comprends aisément les critiques, si vous n’aimez pas les enquêtes old school, les cold-case, passez votre chemin. Parce que, j’ai vraiment eu l’impression de revenir 20 ans en arrière quand je lisais Agatha Christie et que je n’en démordais pas, j’ai retrouvé les codes du polar à l’ancienne qui me transportait dans une autre époque. On développe l’un indice qui mérite d’être exploité, quitte à se perdre parfois, dans une narration assez ubuesque, et pourtant je n’ai trouvé aucun de ces passages inutiles qui viendrait plomber le rythme. Certes, l’ histoire est classique, mais cette façon de la raconter et de lever le voile n’est pas toujours utilisé dans les polars. Je ne sais même pas si on peut qualifier les romans de Dicker de polar d’ailleurs !
Le point fort : alors qu’il faut quand même tenir 600 pages d’enquête, il a gardé ce talent pour nous raconter l’histoire d’une communauté, avec pas moins de 30 personnages, presque un huis clos à la manière de François Ozon et vraiment je me suis régalée ! Il est extrêmement fort pour susciter un intérêt particulier, d’une communauté particulière dans une atmosphère que vous ne trouverez pas ailleurs.
C’est un auteur qui écrit à l’instinct et sans plan, et ça se ressent, les grosses ficelles sont quasi absentes, et le dénouement l’est encore moins à mes yeux.
Le gros bémol : La comparaison avec L’affaire Harry Quebert, là clairement il m’a manqué quelque chose. Loin de vouloir une réécriture complète de roman, il manque ce phrasé, l’identité singulière de l’auteur en abordant ma la thématique de l’écriture que Marcus Goldman nous offrait dans les deux précédents romans. Mais justement,nous ne sommes pas avec Marcus Goldman, cette thématique n’avait pas sa place, même si elle reste présente sous une autre forme, celle du théâtre. Malheureusement son style s’est effacé, et de toute façon il ne se prêtait pas du tout à l’histoire, ni aux personnages, j’ai l’impression d’avoir lu une comédie policière dans un style tragi-comique et ça ne plaira pas à tous.
Il m’aura aussi manqué ce petit chouia d’émotion et de sentiment tendre que seul Marcus Goldman peut nous offrir, dans un prochain roman peut-être ? je l’espère vraiment !
En bref : J’ai pris beaucoup de plaisir à le lire, de retrouver mon bouquin et de partir pour des heures et des heures à Orphéa ! Ce roman est différent, et il n’a pas été désagréable ! Quand je pense à tous ceux qui auraient renoncer à sa découverte après avoir lu quelques critiques négatives, je me dis que c’est vraiment dommage ! Faites vous votre propre idée, prenez du plaisir à lire, ne cherchez pas à savoir si c’est bon ou si c’est mauvais.
La disparition de Stephanie Mailer ~ Joel Dicker ~ Editions De Fallois
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